Prison : le parcours

Public : 
Détenus de la maison d'arrêt de Nimes

Avec la participation de Nourdine Bara, auteur et comédien, et Jean-Pierre Ricard, ancien directeur de prison.

Merci à l'équipe du SPIP de Nîmes pour leur accompagnement durant toute la durée de ce projet.

Réalisation : 
Tatiana Arfel & Elise Dejy
Date de réalisation : 
01/07/2019

Ils sont dix. Détenus à la maison d’arrêt de Nîmes, ils témoignent avec humour, courage et créativité.

Prison : T'as cherché le soleil ? Tu t'es retrouvé à l'ombre !

Le Tour de France circule dans les rues de Nîmes. De l’autre côté des murs, un soleil de plomb s’abat sur la maison d’arrêt. Cartes d’identité, liste du matériel autorisé, nous entrons dans le premier sas de sécurité. Dans nos sacs, micros, casques, enregistreurs, ordinateurs, papiers, stylos. Accompagnés par un agent du SPIP (ndlr: Service pénitentiaire d'insertion et de probation) après avoir franchi les nombreuses grilles, nous rencontrons les détenus dans leur salle de classe. Ils arrivent au compte-goutte, appelés par une surveillante.

Même si c’est notre troisième intervention, il y a toujours un petit stress, une appréhension. Nous ne savons pas qui sont ces détenus de cette nouvelle session.

Pendant une semaine, nous allons faire ensemble une émission de radio, écrire, imaginer, enregistrer des sons sur une thématique choisie : le parcours.

Face à nous, dix hommes, âgés de 20 à 45 ans environ, se montrent plutôt attentifs, ouverts à la discussion, enthousiastes et curieux de la suite. Chacun se saisit des sujets proposés. Certains se lancent dans l’écriture à vive allure. Pour d’autres, ça prend plus de temps, mais l’élan collectif est là. Puis la parole se libère. Les parcours se révèlent. 

Petit délit, petit vol.” Puis la misère pour Erkan... “Les braquages, le cercle vicieux de l’argent facile…” La prison devient inévitable. Pour ce détenu, qui est aussi un père, la peine est double : “Je n’ai pas vu mes enfants grandir, ni mes parents vieillir”. Mais l’histoire n’est pas finie. L’avenir reste à construire. “C’est un souhait au plus profond de moi, voir l’avenir de mes proches et de moi-même”, témoigne Erkan, d’origine turque. “Je veux partir le matin au travail et rentrer le soir chez moi.”

Comme lui, Djeffar, Rabie, Ahmed, Mehdi, Florent, Moncef, Benoit, Reda et Yanniss racontent leur parcours. Au départ, des gamins comme les autres. Puis des mauvais choix qui s’accumulent, plusieurs séjours en prison, parfois non sans un sentiment d’injustice. Mais tous se projettent dans un avenir meilleur. 

La bande-son des Prisons du sud
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