Celui qui fait courir le bruit
Le festival de la radio éducative a bénéficié du soutien du Conseil Départemental de l'Hérault.
Merci à Antoine Chao d'être venu jusqu'à nous, pour son partage de sons et d'expériences riches.
Merci à toutes et tous qui êtes venus l'écouter au festival.
Rencontre avec Antoine Chao, reporter radio, à l'occasion du 2ème Festival de la radio éducative à Montpellier.
Méches rebelles et petites lunettes, il porte sa presque incontournable chemise à carreaux rouge et noir, aux couleurs de la lutte. Quand il vous parle, Antoine Chao a l'air intéressé, accessible et son micro n'est jamais loin. La radio, il est tombé dedans quand il était petit : "Mon père y travaillait. Je suis né le lendemain de l'inauguration de la maison de la Radio. "
Pour la 2nde édition du Festival de la radio éducative, nous l'avons invité à se raconter, lui. D'habitude, il fait parler les autres, ceux qui luttent pour défendre leurs droits, se battent pour le droit commun, ceux que l'on ne voit pas. Pour nous raconter son parcours d'activiste des ondes, il nous a apporté des sons : des archives, des inédits. Des classiques comme Pierre Schaeffer : "il faut rapprocher le micro de la fenêtre". Antoine Chao est de ceux là. Ceux pour qui la radio se fabrique dans la rue, en direct, avec les gens, dans les manifs ou les ZADs, au cœur des luttes, bruyantes ou silencieuses.
Ses reportages vous les avez écouté dans "Comme un bruit qui court" sur France Inter. Pendant cinq ans, il va au plus près de l'action « pour raconter les luttes d'hier et d'aujourd'hui. ». Pendant le mouvement des gilets jaunes, "on est allés sur les ronds-points » . Le reportage du 9 décembre fut l'émission de trop pour la direction d'Inter, qui fait sauter le bruit qui court. Malgré tout, il réussit à garder un créneau "C'est bientot demain", le samedi soir à 23h.
Il est de l'école Mermet, de la bande de La-bas si j'y suis. A l'époque, "La bas si j'y suis a permis de faire entrer des gens non formatés. Et j'ai profité de ce chemin de traverse pour entrer à Radio France. Parce que je n'étais pas journaliste, je n'étais pas technicien. Mais je montais depuis des années des radios pirates avec une association Frequence FMR, des radios temporaires à Uzès pendant le festival de musique improvisée." De ces premières expériences il a monté le projet génial projet d'éducation populaire au média, il y a plus de 20 ans : la Radio des Suds. Une radio animée par des "minots" en parallèle du festival des Suds, chaque été à Arles.C'est là qu'il rencontra Jean-Jacques Chauchard, l'un des deux piliers fondateurs de Oaqadi. Et la boucle est boublée...
Dans cet échange, vous entendrez :
- 10'20'' : extrait de Refaire le monde, programme d'écoute collective, réalisé par Antoine Chao dans le cadre de la Nuit de la radio 2019
- 13'50'' : archive radio de Pierre Schaeffer qui rapproche le micro de la fenêtre, reconstitution de la libération de Paris.
- 17'22'' : extrait de Chronique d'une semaine agitée, émission du 8 décembre 2019 de Comme un bruit qui court d'Antoine Chao,sur le mouvement des gilets jaunes.
- 25'55 : extrait de Lulu, de Yann Paranthoën, une de ses créations sonore réalisée à la maison de la radio
- 34'08'' : extrait de Radio Lussas, radio Pirate, une création des étudiants du Créadoc (master de création documentaire où Antoine Chao donne des cours) aux Etats généraux du film de Lussas.
- 45'42'' : extrait de l'émission de Radio des suds On n'est pas des minots, en direct du Festival des suds 2019 réalisée avec de jeunes arlésiens
- 56'20'' : extrait de Radio Klaxon, radio de la ZAD de Notre Dame des Landes
- 1h06'56'' : extrait d'un entretien avec Pierre Schaffer, sur la radio
- 1h15'53'': fin de Lulu de Yann Paranthoën